AperoTIC sur les réseaux sociaux
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[Màj 2020] La vidéo de la soirée est visible sur YouTube malheusement coupée au moment où on commençait à parler surveillance de masse. Le 22 mai 2013, c’était, il y a 7 ans, 15 jours avant les premières révélations d’Edward Snowden, un mois pile avant son inculpation. Je faisais déjà tourner un pod Diaspora* (dont l’extinction est programmée pour bientôt).
Grâce à mon collègue Clément Aubert, j’ai participé à une soirée apéroTIC organisée par l’association de quartier la goutte d’ordinateur autour des réseaux sociaux.
En quelques mots (qui ne résument pas cette soirée riche), j’ai essayé d’y insister sur la nécessité d’avoir un niveau élevé de méfiance vis à vis des réseaux sociaux mainstream, notamment concernant l’exploitation par les publicitaires des données personnelles. J’ai parlé des alternatives et de la nécessité que les pouvoirs publiques soient acteurs non plus au niveau des tuyaux, mais au niveau applicatif pour leurs citoyens.
J’ai rappelé que le numérique détruit plus d’emplois qu’il n’en crée et que les économistes croient avoir trouvé dans les données personnelles (ce qu’ils entendent par l’expression big data) un nouveau pétrole, dont l’extraction par de grandes sociétés américaines est comparée par certains à un nouveau colonialisme numérique dans une Europe vassalisée. Mais laissons les capitalismes nationaux trouver les mots pour haranguer leurs troupes.
Des alternatives libres existent. La plus connue étant peut être le réseau social Diaspora. Elles sont souvent décentralisées. Certaines font appel au cryptage fort (c’est encore balbutiant de ce coté là), mais toutes assurent un peu de confidentialité en faisant en sorte qu’il n’y ait pas collecte de données à des fins publicitaires. Et plus intéressant encore elles sont pour certaines interopérables : Friendica une autre alternative implémente par exemple la fédération de Diaspora, pour la communication instantanée, on pourra aussi rappeler les efforts fournis autour du protocole xmpp.
L’idéal serait que les collectivités locales déplacent leur regard des tuyaux de l’internet (le haut débit pour la commune) vers la maîtrise des applications et assurent l’accès aux communications sociales de leurs habitants sur internet par des réseaux sociaux libres, décentralisés et respectueux de la confidentialité, auxquels pourront s’ajouter des services locaux en prise avec le territoire, mais tous interopérables via de la fédération. Les efforts fait dans le sens d’une démocratie participative, pourraient ainsi être canalisés autour d’un accès fédérateur au réseau social.
Il n’y a pas plus de raisons de laisser les réseaux sociaux à des géants de l’internet que de laisser l’urbanisme aux mains des géants du BTP.